Snim-BCM international : La «secret story» | Mauriweb

Snim-BCM international : La «secret story»

dim, 26/05/2019 - 01:54

La Snim faisait sans doute grise mine depuis 2015. Sa gestion durant toute la décennie du régime de Mohamed Ould Abdelaziz l’a terrassée. Elle n’a plus comme solution pour sortir de son marasme que de céder certains de ces gisements à des entreprises bien introduites auprès du régime.

Hassena Ould Ely, Administrateur directeur général de la Snim, a beau se démener pour trouver –en vain- des solutions au marasme qui frappe son entreprise, mais il se rend bien compte que la gestion de ses prédécesseurs est lourde de conséquences pour son avenir. L’étau se resserre chaque jour, un peu plus, sur la société qui n’honore plus régulièrement ses participations au budget de l’Etat et où le malaise social s’installe pernicieusement. Il n’en fallait pas plus pourtant, en 2008, pour le général Aziz pour justifier son putsch contre le président démocratiquement élu, Sidi Ould Cheikh Abdellahi, sous le fallacieux prétexte d’une visite d’Arcelor Mittal, dans les coulisses de la Snim et qui était alors suspecté vouloir en racheter une quote-part.

Le régime du président Mohamed Abdelaziz est pourtant le premier responsable de ce qui advient aujourd’hui de l’entreprise déjà au bout du gouffre, minée dix ans durant par  une gestion opaque économiquement et socialement désastreuse. Mais c’est compter sans les velléités de lui asséner le coup de grâce aujourd’hui en dépeçant ce qui en reste comme pour un corps frappé de gangrène. Mais que pouvait-on espérer d’un régime qui d’une fuite en avant à l’autre bazarde tous les secteurs de l’activité économique au bénéfice d’une poignée de personnes à sa solde. Où est l’élite ? Ou est l’opinion publique ? Ou sont les Ongs dédiées à la transparence de la vie publique et à la transparence des industries extractives?

Qui tire bénéfice de la joint-venture?

La Snim n’est pas à sa première opération de joint-venture même si certaines se sont terminées en queue de poissons avec ses partenaires (Glencore). Mais dans l’opération présente, sans doute parce que le management de la Snim n’a pas trop le choix face à la pression des nouveaux partenaires imposés en hauts lieux, c’est d’abord le montage. Si la Snim a jusqu’ici eu les quote-parts les plus importantes, l’actuelle joint-venture offre 80% à BCM international. Une concession longue d’une vingtaine d’année pour une entreprise dont le siège est au Ghana et dirigée par Paul List. Autre fait suspicieux, parmi les promoteurs de la nouvelle entreprise on retrouve encore Mouhidine Mohamed Saleck, patron de la société Major Works, débiteur de 18 milliards auprès de la Snim. Un prêt inexplicable que le régime du président Mohamed Ould Abdelaziz lui a octroyé pour terminer l’aéroport « Oum Tounsi ». Il y a ici comme une convergences d'intérêts! Il était l’un des accompagnateurs de Beven John Jones (photo), directeur des opérations de la BCM International en visite au siège d’exploitation de la Snim à Zouérate, sans doute pour voir les gisements dont sa société vient d’entrer en possession. Une affaire qui vaut son pesant d’or pour cette entreprise qui détient aussi une licence minière au Mali voisin. Pourquoi, BMC International choisit-elle un laps avant la passation de pouvoir pour la présidentielle pour nouer un tel accord?

Tout est dramatique dans cette affaire où selon certaines sources, « le gisement de Fdérik recèle des réserves prouvées de 30 millions de tonnes de minerai, d’excellente qualité (63% Fe) » suite à une étude de faisabilité effectuée en 2018 par la Snim pour un «investissement  (qui) ne devrait pas excéder les 200 millions de dollars US, avec un coût de production proche de 20$/t, ce qui constitue une aubaine dans un marché où  le prix de vente dépasse généralement les 100 $/t ». Vu de cette manière, la Snim est sans doute flouée par BCM international dans cette affaire qui n’a pas fini de faire couler de l’encre.

Certaines mauvaises langues prétendent même que l’affaire est montée pour permettre à la Snim de renflouer ses caisses vidées mais aussi et surtout de faire d’heureux gagnants comme Mouhidine Mohamed Saleck Sahraoui afin de payer certaines dettes à la Snim et à Ould Noueigued. Mais aussi à Cheikh Ridaa dont les créanciers s’impatientent à vouloir récupérer leur argent alors que le régime qui le protège contre toute poursuite judiciaire devrait changer incessamment. Mais avant cela, il a une autre opportunité de faire de nouvelles affaires avec la discussion de l'accord de pêche avec l'Union Européenne. Tout y passe/

JD