Pétrolier turc en péril au large de Dakar : le Sénégal s’active, la Mauritanie observe — au risque de subir la catastrophe | Mauriweb

  Pétrolier turc en péril au large de Dakar : le Sénégal s’active, la Mauritanie observe — au risque de subir la catastrophe

lun, 01/12/2025 - 19:36

Alors qu’un pétrolier russe de la flotte fantôme, le Mersin battant pavillon turc, chargé de 30 000 tonnes de carburant, menace de sombrer au large de Dakar après quatre explosions suspectes, la Mauritanie reste étrangement silencieuse. Pourtant, à 300 kilomètres de nos côtes, un accident majeur serait immédiatement ressenti de Nouadhibou au Banc d’Arguin, porté par les courants marins qui ne connaissent ni frontières ni inerties administratives.

Un Sénégal en état de guerre écologique

Dès l’annonce de la voie d’eau, Dakar a activé l’ensemble de son appareil maritime :
Hassmar, Marine nationale, Port autonome, SAR, Douanes, Gendarmerie maritime, Directions environnementales, et même un tanker spécialisé (Touba Tawfekh) mobilisé pour pomper la cargaison.
Une coordination exemplaire, quasi militaire, pour éviter une marée noire aux portes de la capitale sénégalaise.

Une Mauritanie exposée, mais muette

Aucun communiqué, aucune cellule de crise, aucune présence institutionnelle visible du côté mauritanien. Ni Marine marchande, ni Ministère de l’Environnement, ni IMROP, ni autorités portuaires n’ont été mobilisés publiquement.
Pourtant, une fuite massive de gasoil atteindrait le Diawling et le Banc d’Arguin en moins de 48 heures, avec des conséquences désastreuses sur la pêche — pilier économique national — et sur la biodiversité.

Un accident… ou un sabotage lié à la guerre en Ukraine ?

Le Mersin n’est pas un tanker ordinaire :

  • il appartient à la flotte fantôme russe utilisée pour contourner les sanctions ;
  • plusieurs navires similaires (Kairo, Virat) ont été attaqués ces derniers jours en mer Noire ;
  • des drones ukrainiens Sea Baby ont déjà été utilisés pour neutraliser ces tankers.

L’enchaînement des explosions au large du Sénégal fait planer un doute sérieux : la guerre en Ukraine a-t-elle atteint la façade atlantique africaine ?

Si une opération clandestine visait ces navires, alors toute la région est exposée à un risque stratégique inédit, sans y être préparée.

Le Mersin : une bombe flottante de 183 mètres

Construit en 2009, battant pavillon panaméen, long de 183 mètres, le Mersin transporte 30 000 tonnes de gasoil :
une cargaison hautement toxique, dont la dissipation contaminerait :

  • les zones de reproduction halieutique,
  • les aires protégées (Diawling, PNBA),
  • les plages déjà fragilisées de Nouakchott,
  • et même les installations de désalinisation.

Un tanker russe en perdition aujourd’hui au large de Dakar, c’est le littoral mauritanien en état de mort clinique demain, si rien n’est anticipé.

Il est temps que Nouakchott se réveille

L’absence totale de réaction mauritanienne interroge.
Avons-nous un protocole d’urgence maritime ? Une coordination avec Dakar ? Un plan antipollution opérationnel ?
Ou attendons-nous qu’une nappe d’hydrocarbures atteigne nos côtes pour découvrir, comme trop souvent, que « personne n’était au courant » ?

Le Sénégal se bat. La Mauritanie regarde.
Mais en cas de marée noire, nous paierons le même prix — peut-être même plus.