Biodiversité marine : la France et le BACoMaB engagent 9 millions d’euros pour la protection du littoral mauritanien | Mauriweb

Biodiversité marine : la France et le BACoMaB engagent 9 millions d’euros pour la protection du littoral mauritanien

ven, 12/12/2025 - 10:16

La coopération environnementale entre la Mauritanie et la France franchit une nouvelle étape. Le 9 décembre 2025 à Nouakchott, le Fonds fiduciaire du Banc d’Arguin et de la biodiversité côtière et marine (BACoMaB) et l’Agence française de développement (AFD) ont signé une convention de financement de 9 millions d’euros destinée à soutenir le Projet de conservation de la biodiversité marine et côtière en Mauritanie (BIMACO).

L’accord a été paraphé par Abdel Aziz Ould Dahi, président du Conseil d’administration du BACoMaB, et Sébastien Demay, directeur adjoint de l’AFD, en présence de plusieurs autorités mauritaniennes et diplomatiques, dont l’ambassadeur de France Emmanuel Besnier, la ministre de l’Environnement et du Développement durable Messouda Baham Mohamed Laghdhaf, et le directeur général du Parc national du Banc d’Arguin (PNBA), Nami Salihy.

Un engagement de long terme pour un littoral stratégique

Ce nouveau financement s’inscrit dans la continuité de plus de dix années d’appui de l’AFD à la Mauritanie dans le domaine de la préservation du littoral, l’un des plus riches écosystèmes marins d’Afrique de l’Ouest. Il renforce la coopération étroite entre l’AFD et le ministère mauritanien de l’Environnement et du Développement durable, dans un contexte international marqué par l’urgence climatique et la dégradation accélérée des milieux côtiers.

La convention s’inscrit également dans la dynamique impulsée par le Sommet des Nations unies sur l’Océan (UNOC) tenu à Nice en juin dernier, qui a mis en avant la nécessité de mécanismes financiers durables pour la protection des océans.

Le Parc national du Banc d’Arguin au cœur du dispositif

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Parc national du Banc d’Arguin (PNBA) constitue le pilier central de ce nouveau programme. À travers le projet BIMACO, il s’agit de renforcer la gouvernance des aires marines protégées, d’assurer la pérennité financière du BACoMaB et de promouvoir une gestion plus inclusive et plus efficace du parc.

Une attention particulière est accordée à la participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés, dans une logique de conservation qui intègre pleinement les communautés côtières et leur rôle historique dans la préservation des écosystèmes.

Surveillance, innovation et carbone bleu

Le financement permettra de renforcer les capacités nationales en matière de gestion des écosystèmes marins, de surveillance environnementale et de développement d’outils de conservation adaptés aux nouveaux défis, notamment le changement climatique.

Le projet soutiendra également des initiatives innovantes, en particulier autour de la valorisation du carbone bleu, ainsi que le renforcement des coopérations scientifiques avec des institutions françaises telles que l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Au plan local, les actions prévues visent à améliorer les revenus issus de la pêche durable, tout en réduisant certaines pratiques néfastes pour l’environnement, comme la plastification des embarcations traditionnelles.

Le BACoMaB, un outil de financement durable

Créé pour soutenir les efforts de conservation et de développement durable en Mauritanie, le BACoMaB Trust Fund joue un rôle clé dans le financement à long terme des aires protégées. Depuis 2014, il a accordé 6,2 millions d’euros de subventions au Parc national du Banc d’Arguin, au Parc national du Diawling, au Programme de conservation du phoque moine et à plusieurs organisations de la société civile.

Doté aujourd’hui d’un capital supérieur à 40 millions d’euros, financé notamment par la Mauritanie, l’AFD, la coopération allemande (KfW), la Fondation MAVA, le FFEM et l’Union européenne, le BACoMaB repose sur un mécanisme innovant : les revenus générés par le placement de son capital sur les marchés financiers sont redistribués sous forme de subventions aux parcs nationaux et aux initiatives locales.

Préserver un patrimoine mondial, renforcer la résilience locale

À travers cette nouvelle convention, la France et la Mauritanie réaffirment une volonté commune : préserver un patrimoine naturel d’importance mondiale, tout en renforçant la résilience économique et sociale des populations qui en dépendent. Un enjeu stratégique à l’heure où la protection des océans devient indissociable des politiques de développement durable et de souveraineté environnementale.