La CENI à l’épreuve des prochaines élections en Mauritanie | Mauriweb

La CENI à l’épreuve des prochaines élections en Mauritanie

jeu, 02/08/2018 - 09:05

Officiellement les inscriptions au Ravel ont pris fin dans tous les bureaux ouverts dans le pays. 

A ce jour plus d’un million de personnes se serait enregistré sur les listes électorales en vue des scrutins prévus en septembre. Le RAVEL a connu des retards et des lenteurs dus à un manque de préparation de la CENI, de nombreux dysfonctionnements constatés dans les différents lieux d’enregistrement. 

Les populations y allant à compte goutte n’avaient qu’un faible engouement pour des élections auxquelles elles ne sont qu’un bétail électoral entre les mains de commerçants politiques et autres rabatteurs qui profitent de l’occasion pour tirer profit de cette manne électorale. Le parti –Etat figure en première ligne dans ce jeu de récupération à tout prix de potentiels électeurs.

La chasse aux cartes d’identité ne fait que se poursuivre pour engranger des voix avant le scrutin. Une telle course rappelle les vieilles méthodes du PRDS qui font toujours recettes durant les élections. Les autres partis politiques ne sont pas en reste dans cette foire à la conquête d’électeurs. 

L’entrée de l’opposition dans la course ainsi que la prolifération des candidats issus de toutes sortes de partis jouant chacun son va-tout, imprimera une nouvelle donne à ces élections. Les divagations politiques accentuées par les mécontentements rendent difficiles les équilibres au sein de l’UPR confronté à des dissidences internes. Une telle situation n’ira pas sans réduire la force de frappe du parti. Le lâchage de certains barons commence à désorienter la ligne centrale du parti-présidentiel qui entend rafler la quasi-totalité des suffrages législatives, municipales et régionales. 

Une offensive qui risque de créer bien de surprises avec les alliances scellées les leaders de l’opposition et l’entrée dans la danse d’hommes d’affaires parrainés par des formations inconnus ou sans poids politique qui essaient d’utiliser des maestro financiers. L’argent sera l’un des enjeux majeurs de cette campagne qui bat déjà son plein en coulisse.

On sait qu’en Mauritanie, le choix des électeurs est moins déterminé par le programme du candidat que par l’argent l’influence tribale. C’est pourquoi, dans les grandes villes comme Nouakchott, Nouadhibou, Zouératt, etc, c’est l’incertitude totale pour un candidat de l’emporter sans coup férir dès le premier tour tant les critères de vote à la faveur d’un tel investi par un parti de l’opposition ou de la majorité restent diffus.

Un maigre gâteau pour combien de candidats ?

Combien sont-ils à figurer sur la liste des électeurs qui échappe encore à la commission chargée de superviser et d’organiser les élections en Mauritanie, la CENI. Combien de candidats se présenteront-ils pour briguer les suffrages des citoyens ? Ces questions demeureront sans réponse jusqu’à la dernière minute. La CENI a du mal à fournir des informations précises à cause de l’absence d’une stratégie de services de communication compétents, de la mauvaise qualité de ses équipes , des querelles sans fin au sommet et surtout de l’ingérence du Ministère public dans ses activités. 

Cette année les mêmes lourdeurs et blocages ont resurgi en amont aussi bien dans les prises de décisions que sur le plan organisationnel. Le changement intervenu à la tête de la CENI n’a pas fait bouger les lignes et les goulots d’étranglement se multiplient pour qu’on puisse espérer de cette CENI un travail soigné. Des voix au sein de l’opposition commencent à s’élever pour mettre en garde contres des fraudes électorales au vue des pratiques observées dans le travail de la CENI. 

Si le taux des inscrits sur les listes électorales du RAVEL a atteint à peine un million de candidats face à un pléthore de candidats, c’est dire que ce chiffre est ridicule pour une population de plus de 4 million d’habitants. Il est fort probable que même avec les inscrits à l’étranger ne portera à un niveau très élevé ce taux. En clair , le report du RAVEL semble plus que jamais justifiable. 

Au cas contraire, les victorieux au sortir des élections seront tout simplement faiblement élus.

Renovateur Quotidien via cridem