France/Madagascar: Andry Rajoelina demande à Macron la restitution des îles éparses | Mauriweb

France/Madagascar: Andry Rajoelina demande à Macron la restitution des îles éparses

jeu, 30/05/2019 - 22:10

Les deux parties ont convenu de créer une commission mixte pour parvenir à une solution à la problématique des îles éparses.

Le président malgache, Andry Rajoelina a officiellement demandé à son homologue français, Emmanuel Macron, la restitution des îles éparses situées autour de Madagascar et placées jusque-là sous tutelle de l’administration française.

Andry Rajoelina s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Emmanuel Macron, tenue mercredi après-midi suite à une audience à l’Elysée.

« Au nom du peuple malgache, je demande solennellement et officiellement de trouver une solution pour la gestion ou la restitution des îles éparses à Madagascar», précisant que pour Madagascar, ces îles constituent une question « d’identité ».

Pour ce faire, la France et Madagascar ont convenu de mettre en place une commission mixte pour discuter et parvenir à une solution pour ces îles, d’ici le 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar, en juin 2020.

Alors que Madagascar veut placer ces îles sous sa souveraineté, celles-ci constituent des points stratégiques pour la France dans le canal Mozambique et en océan Indien. Elles relèvent de l’autorité du ministère français d’outre-mer.

Les îles éparses sont au nombre de 5. Il s’agit de l'île Europa, l'île Bassas-da-India, l'île de Juan-de-Nova, les îles Glorieuses, composées par l'île Grande Glorieuse et l'île du Lys, et enfin l'île Tromelin.

Lors de la conférence de presse, le président Macron a souligné que ces îles « sont une part de France, c’est notre rapport au monde et c’est une chance pour le territoire français ».

Il a néanmoins affirmé : « Nous développons depuis le printemps 2018 une stratégie indopacifique (…) La volonté de la France c’est de regarder cet atout stratégique et d’être des partenaires régionaux pour Madagascar comme nous l’avons décidé de l’être pour l’Inde ou l’Australie… ».

« Nous sommes donc une puissance de cette région aussi. Et nous le sommes par notre territoire ultramarin », a-t-il expliqué devant les journalistes.

Par ailleurs, le président français a exprimé sa volonté de trouver "une manière partenariale" pour aboutir à une solution commune.

« Nous voulons ouvrir des perspectives communes de développement. Nous voulons le développement et la paix », a-t-il laissé entendre.

A l’occasion de sa visite en France, le président malgache a eu l’occasion de signer des actes d’engagement, dont la concession de deux barrages hydro-électriques majeurs.

Les deux parties ont également évoqué la question de la piraterie et de la sécurité en océan Indien, ainsi que la coopération dans les domaines de l’agriculture, de l’environnement et de l’éducation.

Dans cet ordre d’idée, le président français a annoncé un appui financier de 30 millions d’euros à la réforme du système éducatif malgache à travers l’Agence française de développement.

« Nous serons à vos côtés, quant au rôle que vous voulez prendre dans l’océan Indien et à la volonté de stabilisation et de développement de toute cette région (…) et pour la volonté que nous portons, l’un et l’autre, celle que vous réussissiez pour votre pays, pour la région et pour l’amitié entre Madagascar et la France », a conclu le président français.

Le président malgache est en visite officielle en France du 28 mai au 3 juin, premier déplacement en Europe depuis son élection en décembre 2018. 

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