Hediyet el 7alma 3le chra6a ! La tique n’a pas trop intérêt à réclamer ou provoquer l’incision (la scarification). | Mauriweb

Hediyet el 7alma 3le chra6a ! La tique n’a pas trop intérêt à réclamer ou provoquer l’incision (la scarification).

lun, 24/10/2022 - 11:49

Alors qu’il est parti en Europe pour, soit disant se soigner, l’ancien président Mohamed Ould Abel Aziz en est à sa quatrième ou cinquième sortie publique et à chaque fois comme un leitmotiv, il réclame d’être jugé dans les plus brefs délais. A le voir et à l’entendre, il piaffe d’impatience pour faire face enfin, à ses accusateurs. Ressortant pour l’occasion sa phrase fétiche ; « je n’ai pris aucune ouguiya ni du Trésor Public ni de la Banque Centrale. » « Je suis riche mais aucune ouguiya ne vient de l’argent des mauritaniens. »

Personne n’a jamais pioché ou piqué dans la caisse directement. Ni Dos Santos, ni Ben Ali, ni SassouNguesso, ni Nguema, ni Mobutu, ni Djamé, ni Abacha, ni Bongo, ni Moubarak, ni el Béchir n’ont jamais pris un centime du Trésor public. Son ami Merkhi venu à la tête de la SOMELEC, pauvre parmi les pauvres et qui est aujourd’hui immensément riche, n’a jamais rien pris de la caisse de la SOMELEC ni d’aucun de ses comptes bancaires. Les Passe-droits, les commissions et les rétro-commissions, les abus de biens sociaux, le trafic d’influence, la concussion, la prise illégale d’intérêt, sont tout aussi condamnable et répréhensible que le détournement classique.

Selon le communiqué du Parquet l’ex président et ses coinculpés sont accusé  des faits présumés de corruption, blanchiment d’argent,  enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et  obstruction à la justice.

Sans être dans le secret des « Dieux », ni connaitre les détails du dossier de l’instruction on peut étayer chacune de ces accusation par des faits avérés et de notoriété publique.

Pour le fait de corruption, l’enquête aurait montré qu’une centaine  de lots d’une valeur de plusieurs milliards sont propriété de l’ancien président ou de l’un de ses enfants directs sans qu’ils puissent produire le moindre document d’achat. Ces terrains proviennent du patrimoine d’un homme d’affaire qui venait d’obtenir un très gros marché public sans concurrence. L’ex président devrait avoir une explication plausible.

Pour le fait de blanchiment d’argent, l’enquête a montré qu’au moins plus de vingt milliards d’ouguiya sont passés par les comptes de la Fondation familiale sans qu’on sache ni leur origine ni leur destination. Par ailleurs un témoignage d’un individu corroboré par les affirmations des éléments de la garde présidentielle affirme que l’ancien président lui a remis une forte somme d’argent pour acheter de l’or à Chami et l’exporter sous escorte de la sécurité présidentielle vers Dubaï. L’ex président devra justifier ces actes.

Pour le fait d’enrichissement illicite, l’enquête a montré que beaucoup de biens gelés n’étaient pas inclus dans sa déclaration de patrimoine à la fin de son mandat. Qui plus est, des hommes d’affaires sont venus spontanément remettre aux enquêteurs plusieurs millions d’euros que leur auraient confiés Mohamed Ould Abdel Aziz et qui n’étaient pas inclus dans sa déclaration de patrimoine.  L’ex président devra justifier de la provenance de cette immense fortune qu’il ne dénie même plus. Il est inutile qu’il prétende qu’elle appartient à ses enfants ou à son épouse, au regard de la loi c’est du même effet. Evidemment les explications tirées par les cheveux : cadeaux de dirigeants étrangers, reliquat des budgets de campagne ne tiennent pas la route et de toutes les façons donneraient lieu à de nouvelles inculpations autrement plus graves comme la haute trahison ou intelligence avec une puissance étrangère ou abus de biens sociaux.

Pour le fait de dilapidation et/ou détournement de biens publics, un marché payé par la fondation de la SNIM de plus de 1,4 milliards d’ouguiya (environ quatre millions d’euros)  a été mis à jour et qui a servi à effectuer des travaux (piscine, château d’eau, abreuvoirs pour chameaux etc.) dans le ranch privé de l’ancien président au Pk68 de Nouakchott. (Zuma est allé en prison pour beaucoup moins que cela).

Pour le fait de trafic d’influence, en nommant son beau-fils à la direction commerciale de la SNIM à Paris avec la haute main sur la vente du fer mauritanien, sa belle-fille à la SNDE, et le frère de sa diseuse de bonnes aventures (Guezana) au poste d’ambassadeur, il ne fait pas preuve d’une équité exemplaire. Mieux encore lorsqu’un de ses fils remporte un marché public alors que l’offre de ses partenaires est 30 millions de dollars plus chère que la moins disante ou lorsque des proches à lui bénéficient de tarifs douaniers préférentiels et avantageux pour importer des cigarettes, des engins de BTP ou des véhicules, ou lorsque des domaines immenses leur sont octroyés à Nouakchott ou Nouadhibou ou que leur bateaux et leurs usines travaillent en toute illégalité et en dehors de toutes surveillance ou lorsque des contrats ou conventions controversés comme Polyhondong, Arise, vente de la mine de Fdérik, palais des congrès Al Mourabitoune, ligne haute tension de Zouerate et ligne haute tension de Nouadhibou, barrages et aménagement de terrains agricoles immeubles et routes il ne s’agit là bien sûr que d’une liste non exhaustives  de la gabegie sans nom qui a caractérisé la décennie.

Aujourd’hui l’ancien président a beau jeu de se présenter en victime expiatoire, ou de menacer d’un déballage général, les faits restent têtus. Il doit justifier aux mauritaniens avant tout, l’origine de cette fortune qu’il proclame désormais. Et rien n’est plus ridicule que l’argument qu’il a avancé à savoir pourquoi tout le monde n’est pas logé à la même enseigne ! Tout le monde n’était pas président de la République pour plus d’une décennie !

Alors si aujourd’hui   quelqu’un n’as pas intérêt à la tenue d’un procès dans les plus brefs délais, c’est Ould Abdel Aziz lui-même, et il ne le sait que trop bien. Si manœuvre dilatoire a lieu c’est bien du côté qui déposé pas mois de 40 recours qu’il faut le chercher.

Dans ses dernières sortie notamment l’interview avec France 24 on sent un léger infléchissement dans ses positions. Il dédouane désormais, en terme à peine voilé, son successeur pour rejeter la responsabilité de ce qui lui arrive sur «  des personnes qu’il avait combattu durant son règne » mais sans avoir évidemment  le courage de les nommer.

Le Procès de Ould Abdel Aziz s’il a lieu, sera celui de tous les dirigeants africains qui s’emparent du pouvoir et en font un moyen  de s’enrichir et d’enrichir leur entourage. Celui du népotisme érigé en modèle de gouvernance, celui du trafic d’influence est des pratiques maffieuses quasi institutionnalisées.

MSS