Alger : 38e session de l’Union interparlementaire arabe : Un appel urgent à l’unité face aux défis géopolitiques | Mauriweb

Alger : 38e session de l’Union interparlementaire arabe : Un appel urgent à l’unité face aux défis géopolitiques

mar, 06/05/2025 - 12:35

La 38e session de la Conférence de l’Union interparlementaire arabe, tenue samedi à Alger, s’est ouverte dans un contexte de tensions régionales et internationales exacerbées, marqué par des crises humanitaires et des défis sécuritaires sans précédent. Lors de son discours inaugural, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, M. Mohamed Bamba Meguet, a appelé à une mobilisation collective des parlements arabes pour faire face aux « défis extrêmes » imposés par un environnement géopolitique turbulent, insistant sur la nécessité de « plus d’unité, de coopération et de solidarité ».

La Palestine au cœur des priorités

M. Meguet a placé la cause palestinienne au premier plan des débats, qualifiant la situation dans les territoires occupés de « guerre de génocide, de famine et de déplacements forcés ». Il a dénoncé avec véhémence les actions israéliennes dans la bande de Gaza, évoquant des « lignes rouges franchies » et des actes devenus, selon lui, « un déshonneur pour l’humanité ». Les attaques contre des civils, l’incursion dans la mosquée Al-Aqsa, et la destruction systématique des infrastructures à Gaza ont été décrites comme des violations flagrantes du droit international et humanitaire. « Ces pratiques barbares défient l’opinion publique mondiale et menacent toute perspective de paix », a-t-il martelé.

Un appel à des décisions courageuses

Face à l’urgence, le président ivoirien a exhorté les parlements arabes à adopter des « décisions courageuses » conformes aux attentes de leurs peuples. Il a rappelé l’importance du document parlementaire arabe, adopté à l’unanimité en février dernier au Caire, qui prône le soutien à la résistance palestinienne, le rejet des projets de déplacement et d’annexion, et la lutte contre « les tentatives de liquidation de la cause palestinienne ». « Il est temps de traduire ces engagements en actions concrètes », a-t-il insisté, appelant à une coordination renforcée avec les instances internationales, notamment l’Union interparlementaire, les groupes consultatifs islamique et africain, ainsi que le Parlement européen.

Mobiliser la communauté internationale

M. Meguet a souligné la nécessité de multiplier les consultations urgentes avec les partenaires internationaux pour imposer un « cessez-le-feu définitif » à Gaza, tout en accélérant l’acheminement de l’aide humanitaire et la reconstruction du territoire. Il a également plaidé pour une actualisation de l’Initiative de paix arabe de 2002, qui prône la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale. « Les résolutions internationales ne doivent pas rester lettre morte », a-t-il déclaré, appelant l’ONU et les grandes puissances à activer les mécanismes de protection du peuple palestinien.

Enfin, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a critiqué la logique militaire israélienne, fondée sur « l’usage excessif de la force », qu’il juge contreproductive pour la sécurité régionale. « La barbarie ne construit pas la stabilité. Seul le respect du droit international et la reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens ouvriront la voie à une paix durable », a-t-il conclu, sous les applaudissements des délégations présentes.

Vers une action parlementaire coordonnée

Cette session, qui réunit des représentants de parlements arabes et observateurs internationaux, se veut une plateforme pour harmoniser les positions législatives et renforcer les pressions diplomatiques. Les travaux se concentreront sur des résolutions concrètes, notamment la mobilisation de fonds pour Gaza, la condamnation des violations israéliennes, et la relance du processus de paix.

Dans un monde arabe fracturé par les divergences politiques, l’appel de M. Meguet à l’unité et à la solidarité résonne comme un rappel : face à l’adversité, la coopération parlementaire reste un rempart essentiel pour défendre les droits des peuples et stabiliser la région.