
Les ministres de la Formation Professionnelle, de l’Artisanat et des Métiers (porte-parole du gouvernement par intérim), M. Mohamed Malainine Eyih, et des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel, M. El Vadhil Sidaty Ahmed Louly, ont présenté mercredi soir les principales décisions adoptées lors du Conseil des ministres du matin. Au cœur des annonces : un plan de restructuration du secteur de l’enseignement originel, la préparation du Hajj 2026 et la création d’une Agence Nationale de Formation Technique et Professionnelle.
Un diagnostic complet pour moderniser l’enseignement originel
Invité à détailler les communications relatives à son département, le ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel, M. El Vadhil Sidaty Ahmed Louly, a indiqué qu’un diagnostic exhaustif du secteur avait été réalisé. Ce diagnostic a révélé plusieurs défis majeurs, notamment l’absence d’une vision stratégique, la faiblesse des ressources humaines et le retard en matière de digitalisation.
Pour y remédier, un plan structuré autour de quatre axes a été élaboré : les missions, la performance, la gouvernance et l’organisation du pèlerinage. Ce plan prévoit notamment :
-L’élaboration de deux lois pour régir l’organisation des écoles coraniques et des mosquées ;
-La création d’une agence nationale chargée de la gestion du pèlerinage ;
-Une révision des curricula pour mieux adapter la formation des apprenants aux réalités du marché de l’emploi.
« Ces mesures permettront de renforcer la contribution du secteur au développement humain, en faisant de lui un garant de l’identité nationale », a affirmé le ministre, précisant que ce plan s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme Taahoudaty.
Hajj 2026 : plus de transparence, des coûts maîtrisés et une plateforme digitale
Concernant l’organisation du pèlerinage 2026, le ministre a annoncé plusieurs innovations visant à améliorer l’expérience des pèlerins mauritaniens.
Baisse des coûts : Les autorités sont parvenues à obtenir une réduction de 76 270 ouguiyas (MRO) par rapport à l’édition précédente ;
Digitalisation : Une plateforme intégrée au système Khidmaty sera mise à disposition. Elle permettra aux candidats de s’authentifier, de consulter leurs documents (passeports, visas) et d’effectuer les paiements en ligne de manière sécurisée ;
Contrôle des prix : Un accord a été conclu avec le patronat mauritanien pour éviter toute flambée des coûts. Toute augmentation devra être justifiée par la présentation d’un contrat de prestation pour un service additionnel.
-Répartition des places : La Mauritanie dispose de 3500 places (2000 pour le secteur public, 1500 pour le privé). Une demande a été introduite pour en obtenir davantage. Le processus d’enregistrement démarrera simultanément dans les deux secteurs.
Création de l’Agence Tekwin pour piloter la formation professionnelle
De son côté, le ministre de la Formation Professionnelle, M. Mohamed Malainine Eyih, a présenté les grandes lignes du projet de décret portant création de l’Agence Nationale de Formation Technique et Professionnelle (Tekwin).
Cet établissement public à caractère administratif succédera à l’Institut National pour la Promotion de la Formation Technique et Professionnelle. Elle aura pour missions :
-D’assurer une meilleure gestion des ressources humaines et matérielles ;
-De placer sous sa tutelle les 19 centres de formation technique et professionnelle du pays ;
-D’approuver un plan annuel pour harmoniser les actions du sous-secteur ;
-D’adapter progressivement les formations aux besoins du marché de l’emploi.
Le ministre a justifié cette réforme par la croissance significative du nombre d’apprenants et d’écoles depuis les années 2000, rendant nécessaire un ajustement structurel. Il a toutefois précisé que les établissements conserveraient « une certaine autonomie dans leur fonctionnement ».
Clarification sur la circulaire des contrats de prestataires
Enfin, le porte-parole du gouvernement par intérim est revenu sur la polémique liée à une circulaire du ministère des Finances concernant des contrats de prestataires. Il a catégoriquement démenti les informations circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles près de 30 000 personnes seraient concernées par des résiliations de contrat.
« Ces propos sont infondés. La circulaire ne concerne que 900 personnes qui ont été recrutées en dehors des procédures régulières », a-t-il assuré, affirmant que « la situation des 30 000 agents contractuels de l’État reste inchangée ».
Ces annonces marquent une volonté du gouvernement de moderniser des secteurs clés de l’éducation et de la formation, tout en renforçant la transparence et l’efficacité dans la gestion des services publics comme le pèlerinage.

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