
L’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) a franchi une étape majeure dans son action de renforcement des capacités nationales en organisant, ce mercredi à Nouakchott, une cérémonie de signature d’un accord de partenariat stratégique avec plusieurs établissements publics d’enseignement supérieur. Cet accord vise à créer une filière de formation spécialisée dans le domaine des marchés publics, un secteur-clé pour l’économie nationale.
Les institutions partenaires de cette initiative sont l’École Nationale d’Administration, de Journalisme et de la Magistrature (ENAJM), la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Nouakchott (FSJP) et l’Institut Supérieur de Comptabilité et de Gestion des Entreprises (IS-CGE). L’objectif est de former une nouvelle génération de cadres professionnels hautement qualifiés, maîtrisant les dimensions juridiques, économiques et techniques des marchés publics, et imprégnés des principes de transparence, de concurrence loyale et d’efficacité dans la gestion des deniers publics.
La formation, pierre angulaire de la réforme
Dans son discours inaugural, la Présidente de l’ARMP, Mme Khadijetou Bouka, a souligné le caractère fondamental de cette collaboration. « La réforme du système des marchés publics ne peut se limiter à des textes ou à des procédures. Elle reste subordonnée à l’existence de ressources humaines qualifiées, conscientes de leurs responsabilités et familiarisées avec ses exigences et ses mécanismes juridiques et techniques. La formation et l’apprentissage constituent la pierre angulaire de toute réforme sérieuse et durable », a-t-elle déclaré.
Mme Bouka a insisté sur la nature concrète de cet engagement : « Ces accords ne constituent pas une simple formalité, mais un engagement réel à former une génération de cadres qualifiés, capables d’accompagner les réformes en cours et de renforcer la confiance dans le système des marchés publics. » Elle a également réaffirmé la conviction de l’ARMP que les institutions académiques nationales sont un levier essentiel pour développer les compétences spécialisées nécessaires à la consolidation de la bonne gouvernance.
Une réponse à un besoin national urgent
Les responsables des institutions partenaires ont unanimement salué cette initiative et exprimé leur enthousiasme à y contribuer.
Le Directeur de l’ENAJM, M. Mohamed Yahya Saïd, a rappelé l’importance stratégique des marchés publics, « moteur de la vie économique ». Il a révélé que « la création d’une section consacrée aux marchés publics au sein de l’École nationale d’administration était un rêve qu’elle caressait depuis des années, compte tenu de l’importance et du dynamisme de ce domaine ».
Pour sa part, le Directeur de l’IS-CGE, M. Sidi Mohamed Abdeddaim, a confirmé « le besoin urgent du pays en compétences spécialisées dans la gestion des marchés publics ». Il s’est félicité de cette initiative qui permettra à son institut, fort de quinze ans d’expérience dans la formation des compétences nationales, de répondre à une demande cruciale du marché.
Vers un modèle de formation de référence
Le Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, M. Mohamed Maatalla, a exprimé sa gratitude à l’ARMP pour ce partenariat. Il a indiqué que celui-ci permettra à la Faculté de remplir ses engagements en matière de renforcement des capacités et de promotion de la bonne gouvernance. « Cet accord n’est pas une fin en soi, mais plutôt le point de départ d’un partenariat solide visant à faire du programme Licence dans les marchés publics un modèle à suivre », a-t-il affirmé, précisant que cette formation servira l’État, les collectivités locales et le secteur privé.
Ce partenariat académique marque un tournant dans l’approche de la professionnalisation du secteur des marchés publics en Mauritanie. En créant un vivier de talents formés aux standards et aux exigences du domaine, l’ARMP et ses partenaires académiques posent les bases d’une gestion plus performante, plus intègre et plus efficace de la commande publique. Cette initiative est porteuse d’espoir pour une consolidation durable des réformes engagées et pour une optimisation des investissements publics au service du développement national.

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