Comores / Présidentielle : violence dans plusieurs villes | Mauriweb

Comores / Présidentielle : violence dans plusieurs villes

mar, 26/03/2019 - 12:20

L’opposition dénonce des irrégularités. 

L’opposition comorienne a dénoncé un bourrage des urnes et des incidents graves qualifiant la présidentielle du 24 mars de "mascarade", a-t-on appris lundi de sources concordantes. 

Le scrutin a commencé dans le calme, mais « depuis l’appel au boycott des 12 candidats de l’opposition, la donne a changé », a rapporté La Gazette des Comores, lundi matin. 

Le média local a précisé qu’à Chouani, ville située au centre de l’île de Grande Comore, « les urnes ont été brûlées nécessitant l’intervention des forces de l’ordre » qui ont procédé à des tirs de sommation. 

Une dizaine de bureaux de vote ont été saccagés à Anjouan, a rapporté pour sa part, Le Parisien, citant un responsable de la Commission électorale indépendante.

Des témoins ont fait état, sur les réseaux sociaux, de présence massive dans les bureaux de vote de personnes non-inscrites sur les listes électorales.

Dimanche, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, a reconnu lors d’une conférence de presse quelques incidents, mais il en a minimisé l'ampleur, précisant que : « les quelques incidents qui ont eu lieu ne sont pas de nature à entacher le scrutin ». 

Plus tôt dans la journée de dimanche, les 12 candidats de l’opposition, ont dénoncé dans une déclaration commune, « des urnes pré-remplies dès 04h du matin, les assesseurs des différents candidats indépendants n’ont pas reçu les accréditations, des tirs ont été entendu ou encore l’usage massif de procurations a été signalé ». 

Dimanche, quelques 308 mille Comoriens ont été appelés aux urnes pour élire un nouveau président de l’archipel. 13 candidats étaient en lice pour la magistrature suprême, dont le président sortant, Azali Assoumani. 

80 observateurs internationaux ont été déployés pour assister au déroulement du vote. Ces observateurs ont été dépêchés notamment par l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes et le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa). 

Pour rappel, la présidence des Comores était assurée en alternance entre les trois principales îles de l’archipel (Grande Comore, Anjouan et Mohéli), à raison d'un mandat de cinq ans pour chaque île, jusqu’à la tenue du référendum du 30 juillet 2018, permettant au même président de renouveler sa candidature pour un deuxième mandat consécutif. 

Ainsi, Azali Assoumani pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2029, pourvu qu’il gagne cette présidentielle, dont le deuxième tour est prévu pour le 21 avril. 

L’Union des Comores s’étale sur un archipel de 2612 kilomètres carrés en océan indien et compte quelque 814 mille habitants. 

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