Aziz défie Ghazouani: "Je suis décidé à faire de la politique quelqu’en soit le prix à payer"- Entretien RFI (1/2) | Mauriweb

Aziz défie Ghazouani: "Je suis décidé à faire de la politique quelqu’en soit le prix à payer"- Entretien RFI (1/2)

ven, 14/05/2021 - 17:28

Pour Mohamed ould Abdel Aziz, l’intention des autorités de Nouakchott ne laisse pas de place au doute.

« Mon problème c’est un problème politique. Y'a rien à comprendre là-dedans. Mohamed ould Abdel Aziz doit s'arrêter de faire de la politique », explique-t-il dans un entretien avec RFI diffusé jeudi 13 mai.

Dans cet entretien, l’ancien président de la République a défié son successeur Mohamed Cheikh Ghazouani en affirmant qu’il était décidé à faire de la politique quel qu’en soit le prix à pays, tout en rappelant qu’il était protégé par l’article 93 de la Constitution.

Aziz n’a pas manqué de vilipender son successeur.

« J’inquiète Ghazouani et son Gouvernement et j’estime qu’ils ne sont pas sur la bonne voie. Ce sont des gens qui n’ont aucune vision pour le pays. La gabegie, le clientélisme, la corruption se sont développés dans le pays. Les populations souffrent, rien n’est fait, c’est un échec », a-t-il déclaré.

Plein d’assurance et droit dans ses bottes, Aziz rappelle que l’actuel président de la République a travaillé avec lui sous ses ordres dans la plupart du temps, qu’il bénéficiait de toute sa protection, tout en racontant qu’il ne cherchait pas la protection de son successeur.

« Notre amitié a éclaté parce qu’on est complètement différent. Il [Ghazouani] est entouré de gens qui l’orientent. Chacun a suivi son chemin. On n’est plus sur la même voie. Il a sa vision, j’ai ma vision. Il est entouré de tous les caciques de tous les passés, à commencer par Maouiya [ould Sid'Ahmed Taya], qui sont revenus. Ce sont des gens qui sont connus pour avoir retardé, volé, pillé et violer toutes les lois de la République », indique l’ancien président de la République, Mohamed ould Abdel Aziz.

Depuis le 12 mars dernier, l’ex-chef de l’État mauritanien fait l’objet de poursuites judiciaires pour corruption, détournement des biens publics et blanchiment d’argent. Privé de sa liberté de mouvement depuis douze mois, Mohamed Ould Abdel Aziz est désormais assigné à une résidence surveillée plus stricte dans la capitale.

Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem

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