
La coopération économique entre la Mauritanie et la France connaît un nouvel élan avec la signature, mardi soir à Nouakchott, de deux conventions stratégiques portant sur l’électrification rurale et l’accès à l’eau potable. Ces accords, signés par le ministre de l’Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Bouh, et l’ambassadeur de France en Mauritanie, M. Alexandre Garcia, illustrent la dynamique renouvelée du partenariat entre les deux pays, soutenue par l’Union européenne (UE).
Une convention de 10 millions d’euros pour l’électrification rurale
La première convention, d’un montant de 10 millions d’euros (430 millions de nouvelles ouguiyas), financera la deuxième phase du projet d’électrification rurale dans les wilayas du Hodh Chargui et du Hodh El Gharbi, au sud-est de la Mauritanie. Porté par l’Agence française de développement (AFD) et cofinancé par l’UE, ce projet vise à étendre l’accès à l’énergie dans les zones non raccordées au réseau national.
Concrètement, cette phase permettra :
-Le renforcement des centrales solaires existantes, avec une augmentation de capacité de 0,8 mégawatt ;
-L’installation de 120 km de lignes basse tension et 150 km de lignes moyenne tension ;
-La construction de 30 sous-stations électriques ;
-Le raccordement de 20 villages supplémentaires à des mini-réseaux, bénéficiant à 10 000 personnes.
« Ce projet incarne le niveau de coopération étroite entre nos deux pays », a déclaré M. Garcia, soulignant que l’accès à l’électricité est « un pilier du développement durable ». L’ambassadeur de l’UE, M. Joaquin Tasso Villalonga, a salué une initiative s’inscrivant dans l’esprit du « Team Europe », une approche collaborative visant à soutenir la transition verte et inclusive en Afrique.
Un protocole de 43 millions d’euros pour l’eau potable
Dans la même dynamique, un protocole financier de 43 millions d’euros (1,85 milliard de nouvelles ouguiyas) a été signé pour l’extension du réseau de transport d’eau d’Aftout Essahili. Ce projet, crucial pour la capitale Nouakchott et les localités traversées par la canalisation, répond à l’urgence d’améliorer l’accès à l’eau potable face à une croissance démographique rapide.
Les objectifs clés incluent :
-Un approvisionnement régulier en eau de qualité pour les ménages ;
-Le soutien aux activités économiques et sociales ;
-La contribution aux Objectifs de Développement Durable (ODD) liés à l’eau et à l’assainissement.
« Ce financement allégera le fardeau de milliers de familles et stimulera le développement », a affirmé M. Bouh, rappelant l’importance de l’eau comme « levier de prospérité ». L’ambassadeur Garcia a réaffirmé l’engagement français à accompagner la Mauritanie dans ce secteur vital, soulignant que « l’accès à l’eau est un droit fondamental ».
Une coopération multidimensionnelle
La cérémonie de signature s’est déroulée en présence de la ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mme Amal Mouloud, et de représentants des secteurs concernés. Ces deux projets s’inscrivent dans une vision plus large de renforcement des infrastructures mauritaniennes, combinant transition énergétique, gestion durable des ressources et inclusion socio-économique.
Avec ces engagements, la France et l’UE réaffirment leur rôle de partenaires clés dans la réalisation des priorités nationales de la Mauritanie, alignées sur l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Ces initiatives témoignent également d’une volonté commune de construire une croissance résiliente, au service des populations et des générations futures.
Alors que la Mauritanie accélère ses réformes pour moderniser ses infrastructures, ces accords symbolisent un pas de plus vers une coopération franco-mauritanienne plus ambitieuse, tournée vers l’innovation et la durabilité. Une alliance qui, au-delà des chiffres, se mesure à son impact concret sur le quotidien des citoyens.
