
Du 12 au 14 mai 2025, le Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Économie et des Finances, Chargé du Budget, Monsieur Codioro Moussa N’Guenore, représente la Mauritanie à la Conférence de l’Union africaine (UA) sur la dette publique, organisée à Lomé sous le thème : « L’Agenda africain de gestion de la dette publique en matière de restauration et de préservation de la viabilité de la dette ». Cet événement, co-porté par la Commission de l’UA et le Gouvernement togolais, rassemble des décideurs clés du continent pour dessiner une feuille de route face aux défis financiers actuels.
Un rendez-vous continental pour une gouvernance financière renouvelée
La conférence réunit ministres des finances, gouverneurs de banques centrales, institutions financières africaines et internationales, parlementaires, experts techniques et acteurs de la société civile. Les discussions s’articulent autour des enjeux critiques liés à la soutenabilité de la dette publique en Afrique, notamment le rôle du cadre commun du G20, l’innovation financière, la transparence des contrats d’endettement et la création d’institutions panafricaines capables de structurer des mécanismes de solidarité régionaux.
L’objectif est de formuler des recommandations opérationnelles pour renforcer la résilience économique des États, optimiser la gouvernance de la dette et mobiliser des financements durables alignés sur les ambitions de l’Agenda 2063 de l’UA, qui vise une Afrique prospère et intégrée.
La Mauritanie engagée dans la promotion des bonnes pratiques
La délégation mauritanienne, menée par M. Codioro Moussa N’Guenore, prend une part active aux débats, en partageant ses expériences en matière de gestion responsable de la dette publique. Les priorités nationales, telles que le renforcement des capacités institutionnelles, l’équilibre entre investissements structurants et limitation du surendettement, ainsi que l’adhésion aux standards internationaux de transparence, sont au cœur des interventions du Ministre Délégué.
« Notre engagement est clair : une dette publique doit rester un levier de développement, et non un fardeau pour les générations futures. Cela passe par une rigueur budgétaire, une allocation stratégique des ressources et une coopération renforcée entre États africains », a souligné M. N’Guenore.
Mécanismes de solidarité et innovation au service de la viabilité
Les travaux de la conférence mettent également l’accent sur la nécessité de mécanismes régionaux innovants pour alléger les pressions financières, notamment via des fonds mutualisés ou des instruments de refinancement adaptés aux contextes locaux. La Mauritanie soutient ces initiatives, tout en insistant sur l’importance d’un suivi parlementaire strict et d’un contrôle citoyen accru pour garantir l’efficacité des politiques publiques.
Accompagné de M. Houcein Mejdoub, Directeur Adjoint de la Dette Publique, et de M. Mohamed Mahmoud Michel, Directeur de la Centralisation Comptable et de la Gestion de la Trésorerie (Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique), le Ministre Délégué a pu échanger avec ses pairs sur des solutions concrètes pour équilibrer les impératifs de développement et les risques liés à l’endettement.
Vers une Afrique résiliente et financièrement souveraine
En marge des sessions plénières, des rencontres bilatérales ont permis d’explorer des partenariats stratégiques, notamment avec des institutions comme la Banque africaine de développement (BAD) ou le Fonds monétaire international (FMI). La Mauritanie y a défendu une approche équilibrée, combinant discipline budgétaire et investissements ciblés dans les secteurs productifs.
Cette conférence marque un pas de plus vers l’harmonisation des politiques africaines de gestion de la dette, essentielle pour préserver la souveraineté financière du continent face aux chocs globaux. Pour Nouakchott, il s’agit aussi d’affirmer son rôle actif dans la construction d’un avenir économique africain intégré et résilient.