
Les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de Développement (BAD) se sont ouvertes ce mardi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, avec la participation d’une délégation mauritanienne de haut niveau conduite par le ministre de l’Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Bouh. Placées sous le thème « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour promouvoir son développement », ces rencontres stratégiques réunissent plus de 5 000 délégués issus de 91 pays, dont des chefs d’État, des gouverneurs de banques centrales, des acteurs du secteur privé et des experts en développement.
Une cérémonie d’ouverture sous le signe de la mobilisation panafricaine
La cérémonie inaugurale, marquée par la présence du président ivoirien Alassane Ouattara, a souligné l’urgence de transformer les multiples capitaux du continent – humain, naturel, financier et commercial – en leviers de croissance inclusive, verte et résiliente. L’objectif affiché est de structurer des économies capables d’absorber les chocs tout en attirant des flux de capitaux extérieurs pour combler les besoins de financement, estimés à plus de 100 milliards de dollars annuels pour l’Afrique subsaharienne.
Priorités de la Mauritanie : Partenariats et financements structurants
La participation mauritanienne à ces assises revêt une importance stratégique. Le pays cherche à consolider ses partenariats avec la BAD et d’autres institutions financières, dans l’optique de mobiliser des ressources pour ses projets économiques ambitieux, alignés sur les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. « Ces réunions sont une opportunité pour aligner nos priorités nationales avec les mécanismes de financement innovants portés par la BAD », a indiqué une source proche de la délégation.
La première journée a été ponctuée par un dialogue présidentiel de haut niveau sur la mobilisation des capitaux africains, suivi du lancement du rapport « Perspectives économiques en Afrique 2025 ». Les sessions techniques du Conseil des gouverneurs ont notamment porté sur l’élection des directeurs exécutifs et l’examen de l’efficacité des projets de développement. Un focus particulier a été accordé aux défis liés au changement climatique et à la transition énergétique, sujets cruciaux pour la Mauritanie, riche en potentialités solaires et éoliennes.
Dr Sidi Tah, candidat mauritanien à la présidence de la BAD
Parmi les temps forts pour Nouakchott : la nomination du Dr Sidi Tah, président sortant de la Banque arabe pour le Développement économique en Afrique (BADEA), comme candidat mauritanien au poste de président de la BAD. Son bilan à la tête de la BADEA plaide en sa faveur : sous son mandat, le capital de l’institution a bondi de 376 %, avec des financements annuels records représentant 75 % du total historique de la banque. Ses réalisations incluent des investissements majeurs dans les infrastructures, l’agriculture, la santé et l’éducation, ainsi qu’un soutien accru aux PME africaines. « Sa vision alignée sur la diversification économique et l’inclusion financière correspond aux ambitions de la BAD », a souligné un membre de la délégation.
Alors que les débats se poursuivront jusqu’à la fin de la semaine, les attentes sont fortes. Pour la Mauritanie, ces assemblées représentent un tremplin pour accéder à des financements clés, notamment dans les secteurs minier, agricole et des énergies renouvelables. La candidature Dr Sidi Tah symbolise également l’ambition du pays de jouer un rôle central dans la gouvernance financière continentale.
Dans un contexte de crises multiples (climat, dette, insécurité alimentaire), la réussite de ces assises dépendra de la capacité des dirigeants africains à traduire les engagements en actions concrètes. Pour la Mauritanie, l’enjeu est de taille : concrétiser une croissance équitable et durable, en phase avec les aspirations d’une jeunesse de plus en plus exigeante.
