Ouverture de la 3e édition du Festival du Film et des Droits de l’homme, sous le signe de l'enfance | Mauriweb

Ouverture de la 3e édition du Festival du Film et des Droits de l’homme, sous le signe de l'enfance

lun, 07/07/2025 - 18:58

Le Centre International de Conférences Mokhtar Ould Daddah a vibré dimanche soir passé au rythme du 7e art et de l'engagement citoyen. M. El Houceine Medou, Ministre de la Culture, des Arts, de la Communication, des Relations avec le Parlement et Porte-parole du Gouvernement, a inauguré en grande pompe la troisième édition du Festival du Film et des Droits de l’Homme. Placée sous le slogan évocateur « L’enfance d’abord », cette édition promet d'éclairer les problématiques sociales et humanitaires à travers le prisme puissant du cinéma.

Une programmation engagée pour l'enfance et les droits humains

Cette édition se distingue par une sélection exigeante :

-23 films projetés : 7 productions nationales aux "voix créatives cherchant le changement" et 16 films internationaux explorant "les expériences humaines, les douleurs, les joies et les rêves" ;

-Compétitions diversifiées : Films et reportages télévisés centrés sur les droits de l'enfant, et concours de flashs publicitaires engagés ;

-Renforcement des capacités : Sessions de formation pour les talents émergents du cinéma ;

-Espace de réflexion : Un colloque dédié aux défis sociaux et juridiques des droits humains ;

Le cinéma, un pont entre l'art et les valeurs

Dans son discours inaugural, M. El Houceine Medou a élevé le débat, définissant le festival comme "un pont entre l’art et les valeurs, entre la créativité et le devoir". Il a affirmé avec force la vocation profonde du cinéma :

"La justice n’est pas seulement dans les dispositions de la loi, mais dans les détails de la scène, dans le ton de la voix, et dans le silence quand il est plus fort que les mots."

Le ministre a insisté sur la dimension transformatrice du 7e art :

"Le cinéma transcende sa dimension esthétique de divertissement pour devenir une pratique culturelle, interrogeant la réalité, ouvrant des fenêtres d’espoir et remodelant la conscience collective."

"Le cinéma est l’un des moyens les plus efficaces et les plus profonds pour la défense des droits, et l’un des outils les plus utiles pour diffuser la culture de la paix, de la justice, de la liberté et de l’égalité."

M. Medou a souligné l'engagement sans faille des plus hautes autorités :

Soutien présidentiel : "Le Président de la République, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani, donne à la culture la place et lui accorde l’attention qu’elle mérite", en en faisant "une pierre angulaire de son ambitieux projet sociétal". Il la considère comme "la locomotive de la prise de conscience collective" et un outil pour "inculquer les valeurs d’appartenance, de fraternité et de solidarité".

Mise en œuvre gouvernementale : Le gouvernement du Premier ministre M. El Moctar Djay est "déterminé à mettre en œuvre cette vision ambitieuse" via des "politiques et stratégies culturelles harmonieuses et matures". Le ministre a cité en exemple la création du « Festival culturel de Djewel » et l'enrichissement des festivals du patrimoine.

Des acquis culturels nationaux tangibles

Le ministre a dressé un panorama des réalisations récentes :

-Patrimoine mondial : Inscription de la Mahadra mauritanienne et de l’épopée « Samba Galadio » sur les listes du patrimoine immatériel de l'UNESCO ;

-Reconnaissance linguistique : Adoption du Soninké comme langue transcontinentale ;

Structures et institutions :

-Création du Prix du Président de la République pour les Beaux-Arts ;

-Établissement d'un Institut national et d'une administration centrale des arts avec la carte d’artiste professionnel pour "mettre un terme définitif à la dilution de l’art" ;

-Lancement de grands projets d'infrastructures : Palais de la Culture, Maison de la Presse, centres cinématographiques, villages culturels et patrimoniaux, théâtres ;

-Pluralisme culturel : Institution d'une Journée nationale pour la diversité culturelle, célébrant "la richesse linguistique et artistique et des traditions héritées".

La presse, partenaire indispensable de l'art engagé

M. Mohamed Cheiguer, Président du Festival, a rappelé l'impératif d'ancrer les valeurs de "justice, dignité, liberté et égalité" comme principes actifs, non comme de simples slogans. Il a souligné le rôle crucial de la presse comme complément indispensable au travail des artistes, illustré par le concours de reportage télévisé en coopération avec la chaîne familiale et le concours de flashs publicitaires.

Cette troisième édition du Festival du Film et des Droits de l’Homme s'annonce ainsi comme un temps fort de réflexion, de célébration du cinéma engagé et d'affirmation de la place centrale de la culture et des droits humains, particulièrement ceux de l'enfant, dans le développement de la Mauritanie.