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Face à des défis sanitaires régionaux croissants, le ministère mauritanien de la Santé a lancé ce lundi une conférence régionale majeure sur la surveillance épidémiologique et la gestion des urgences sanitaires. Organisée en partenariat stratégique avec le Centre africain de surveillance et de prévention des maladies (CDC Afrique), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC), cette rencontre vise à consolider les défenses sanitaires en Afrique du Nord.
Un contexte régional alarmant
Mme Alya Yahya Menkouss, Secrétaire Générale du ministère de la Santé, a supervisé l'ouverture des travaux en soulignant l'urgence de la situation :
"La réunion se tient dans un contexte sanitaire mondial et régional délicat, où le continent africain connaît une escalade alarmante des risques associés aux maladies évitables par la vaccination."
Elle a identifié trois facteurs aggravants :
-La mobilité accrue des populations ;
-Les répercussions du changement climatique ;
-La fragilité des infrastructures sanitaires dans les zones frontalières et reculées.
Objectifs : Coordination et préparation opérationnelle
La conférence poursuit deux buts principaux :
-Partager les expériences en matière de surveillance épidémiologique aux frontières des pays d'Afrique du Nord ;
-Tester les capacités de décision rapide via des simulations d'urgence proches des conditions réelles d'intervention.
Mme Menkouss a insisté sur le nécessaire changement de paradigme :
"L'objectif ambitieux reflète une prise de conscience collective : il faut passer d'approches individuelles à des mécanismes collectifs coordonnés et complets."
Ceci implique :
-L'échange d'informations et de ressources vitales ;
-Le renforcement des capacités de surveillance, diagnostic et vaccination ;
-L'amélioration de la communication et de la participation communautaire transfrontalière ;
L'engagement de la Mauritanie
La Secrétaire Générale a réaffirmé l'engagement national :
"La Mauritanie, sous la direction avisée du Président Mohamed Cheikh El Ghazouani, accorde une importance particulière à la sécurité sanitaire."
Cet engagement se concrétise par :
-La réforme en cours du système de santé ;
-Le renforcement des compétences du personnel ;
-L'amélioration des chaînes d’approvisionnement ;
-Le développement ciblé des capacités de surveillance et de réponse dans les zones frontalières
Nouakchott, carrefour épidémiologique stratégique
M. Wissam Mangoula, Directeur régional pour l’Afrique du Nord au CDC Afrique, a souligné la position géostratégique de la Mauritanie :
"La situation de Nouakchott en tant que porte d’entrée sur l’océan Atlantique et couloir vers les profondeurs africaines, la place au cœur de la géographie épidémiologique."
Il a lancé un appel fort pour une nouvelle conception de la souveraineté sanitaire :
"Les frontières politiques ne limitent pas les mouvements sociaux ou économiques... Il faut redéfinir la 'souveraineté sanitaire' comme une responsabilité participative et non individuelle. Les virus, comme la rougeole et la poliomyélite, n'ont pas besoin de passeport ; ils exploitent l'absence de coordination."
La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence de nombreux représentants de pays africains et d’organisations régionales de santé. Cette large participation témoigne de la reconnaissance commune des enjeux sanitaires transfrontaliers et de la nécessité impérieuse d'une réponse coordonnée et solidaire face aux urgences sanitaires actuelles et futures. Les travaux de cette conférence sont attendus pour jeter les bases d'une coopération nord-africaine plus résiliente en matière de santé publique.