Gaza et Cisjordanie : L’urgence d’une action décisive du camp des droits humains, de la liberté, et de la dignité | Mauriweb

Gaza et Cisjordanie : L’urgence d’une action décisive du camp des droits humains, de la liberté, et de la dignité

jeu, 21/08/2025 - 20:53

Depuis 76 ans, le peuple palestinien endure l’occupation, la colonisation, l’exil, et la violence. Des centaines de milliers de martyrs, des générations privées de paix et de dignité, et des territoires morcelés sous l’œil d’une communauté internationale souvent silencieuse. Aujourd’hui, la situation à Gaza et en Cisjordanie atteint un niveau critique. L’heure n’est plus aux déclarations, mais à une action concrète, déterminée et unifiée.

Face à l’occupation persistante, à l’expansion continue des colonies, et à l’agression militaire dévastatrice contre Gaza, les pays arabes et leurs alliés doivent faire plus que condamner : ils doivent agir. Laisser les Palestiniens seuls face à une puissance militaire écrasante revient à trahir les principes de justice, de souveraineté, et de solidarité qui sont au cœur de tout ordre international fondé sur le droit.

Les manifestations massives en Israël même — où un quart de la population conteste la politique de Benjamin Netanyahou — montrent que le consensus en faveur de la guerre n’existe pas. Une brèche s’est ouverte. Elle révèle un désaccord profond au sein de la société israélienne, et elle coïncide avec une prise de conscience globale : la jeunesse du monde entier, de l’Amérique latine à l’Europe, de l’Afrique au Moyen-Orient, se range aujourd’hui du côté du peuple palestinien. Pas par idéologie, mais par humanité.

Le régime de Netanyahou, enfermé dans une logique de fuite en avant, mise sur la division, la peur et la force brute. Mais face à cela se dresse aujourd’hui un autre camp : celui des droits humains, de la liberté, de la dignité, bref le camp de la justice.

Une sympathie mondiale pour la cause palestinienne qui trouve écho dans la jeunesse

Partout dans le monde, et particulièrement parmi les jeunes générations, une vague de sympathie sans précédent déferle en faveur du peuple palestinien. Sur les campus universitaires, dans les rues des capitales et sur les réseaux sociaux, la cause palestinienne est perçue à travers le prisme de la justice, des droits humains et de la décolonisation. Cette mobilisation, pacifique dans sa grande majorité, exerce une pression morale croissante sur les gouvernements pour qu'ils agissent concrètement en faveur de la création d'un État palestinien viable et souverain.

Le consensus international, incarné par la position de longue date de l'ONU, repose sur la solution à deux États. Pourtant, sur le terrain, cette solution semble s'éloigner chaque jour un peu plus avec l'expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie, qui fragmente et morcèle le territoire palestinien potentiel.

76 ans de souffrance : l'impératif moral de changer de paradigme

Soixante-seize ans de déplacement, d'occupation, de blocus et de cycles de violence répétés ont engendré des centaines de milliers de victimes palestiniennes et israéliennes. Le coût humain est trop lourd. La logique de la force, de la réponse sécuritaire et de la escalade militaire a montré ses limites tragiques : elle n'a apporté ni sécurité durable pour Israël, ni liberté pour les Palestiniens.

Appeler à une nouvelle guerre régionale, comme certains le suggèrent dans leur colère et leur désespoir, serait une catastrophe aux proportions inimaginables. Une telle conflagration menacerait non seulement d'anéantir toute une génération dans la région, mais aussi de déstabiliser le monde entier. L'histoire nous apprend que la guerre n’engendre que davantage de haine, de destruction et de martyrs, perpétuant le cycle de la vengeance pour les décennies à venir.

La voie à suivre : une pression diplomatique multilatérale et incontournable

La seule issue viable, bien que difficile, reste la diplomatie. Mais elle ne peut plus se contenter de déclarations d'intention. Elle doit être portée par une pression internationale concertée et déterminée.

Un cessez-le-feu immédiat et durable : C'est la première étape humanitaire non-négociable pour arrêter  l'hémorragie, permettre l'acheminement de l'aide à grande échelle et entamer tout un processus pour la paix ;

Une conférence internationale de paix contraignante : Sous l'égide de l'ONU, avec la participation de toutes les parties concernées, y compris les pays arabes modérés et les alliés mondiaux. L'objectif doit être la relance concrète du processus vers la solution à deux États, avec des engagements vérifiables et un calendrier strict ;

La reconnaissance de l'État de Palestine : Le mouvement croissant de reconnaissance par les États membres de l'ONU n'est pas un acte symbolique. C'est un levier juridique et politique crucial pour rétablir un équilibre des négociations et donner une voix égale aux Palestiniens à la table des discussions ;

Pression sur toutes les parties : La communauté internationale doit exercer des pressions claires, y compris par des sanctions ciblées, sur les actions qui entravent la paix, qu'il s'agisse de l’expansion des colonies ou des attaques du Hamas.

La situation exige non pas des armes, mais un courage politique immense. Le cri de détresse de Gaza et le désir de paix d'une partie de la société israélienne convergent vers la même conclusion : il est temps que la communauté internationale assume ses responsabilités et impose la paix, sinon,  les seuls vainqueurs de la guerre seront toujours le chaos et la barbarie.