
Pour la première fois au Moyen-Orient, les Nations unies ont officiellement déclaré l’état de famine dans la bande de Gaza. Un demi-million de personnes y survivent dans un état « catastrophique », selon le terme utilisé par ses experts, et connaissent le niveau de détresse alimentaire le plus sévère. Une réalité d’une brutalité inouïe que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, choisit de balayer d’un revers de main, qualifiant le rapport de l’ONU de « mensonge éhonté ».
Pourtant, sur le terrain, le tableau peint par les humanitaires est sans équivoque. Les organisations non gouvernementales présentes dans l'enclave palestinienne témoignent d’une situation qui se détériore à une vitesse vertigineuse. L’offensive militaire israélienne oblige au déplacement incessant des populations déjà fortement affaiblies ; souvent blessées, terrorisées et dans l’incapacité physique de faire un tel effort, elles errent à la recherche d’un refuge ou d’une maigre ration de pain.
Face à cette tragédie humanitaire, la communauté internationale hausse le ton. Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, n’hésite pas à qualifier la situation de « crime de guerre ». Une accusation lourde de conséquences, relayée par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui insiste : « nous ne pouvons laisser cette situation perdurer en toute impunité ». Du côté de Londres, ce soir, on parle d’un « scandale moral ».
Les forfaits de l’armée israélienne, abondamment documentés, nourrissent une colère mondiale et transforment profondément le regard porté sur Israël. Israël est devenu un État paria, détesté quasiment par les citoyens de tous les pays du monde. Son isolement diplomatique et moral n'a jamais été aussi criant.
Paradoxalement, la cause palestinienne se trouve revigorée par l’excès même de cette violence. Ce qui était souvent présenté comme un conflit complexe et lointain apparaît aujourd’hui dans sa cruelle simplicité : une population civile affamée sous les bombes. Le comportement excessif et criminel de l’armée israélienne, loin d’éteindre les revendications palestiniennes, leur offre une audience et une légitimité sans précédent.
Cette famine, instrumentalisée comme arme de guerre, marquera sans doute un point de non-retour. Elle servira, le temps venu, à juger les criminels de guerre, à leur tête le tristement célèbre Premier ministre israélien Nétanyahou. Le compte à rebours de la justice internationale a commencé.