
Une délégation mauritanienne de haut niveau, conduite par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Damane Hamar, a pris part ce lundi à Djeddah aux travaux de la 21ème session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Cette session, tenue en urgence, était intégralement consacrée à l’agression israélienne en cours contre le peuple palestinien.
Un discours fort dénonçant une "politique d'extermination"
Devant l’assemblée des diplomates, le secrétaire général Hamar a porté la voix de la Mauritanie, dénonçant avec une grande fermeté l’escalade de la violence. Dans un discours prononcé devant la session, le secrétaire général a indiqué que ‘’la terrible tragédie que vit le peuple palestinien dans la Bande de Gaza connaît aujourd’hui un nouveau chapitre ouvrant la porte à une expansion accrue de la politique d’extermination et de famine’’.
Il a qualifié la décision israélienne d'occuper la bande de Gaza de ‘‘violation flagrante du droit international’’, soulignant qu'elle détruit tous les éléments de paix et les opportunités de solution à deux États. ‘‘Cela reflète l’intention de l’occupation israélienne de poursuivre le processus de nettoyage ethnique, sa détermination à déplacer de force les Palestiniens et son refus de tout accord de cessez-le-feu’’, a-t-il ajouté.
Une condamnation sans équivoque des plans israéliens
Le représentant mauritanien a été on ne peut plus clair dans sa condamnation des récentes initiatives israéliennes. ‘‘La République islamique de Mauritanie condamne avec la plus grande fermeté le plan de l’occupation israélienne de prendre le contrôle de la Bande de Gaza, l’appel de la Knesset israélienne à annexer la Cisjordanie et l’intensification des projets de colonisation’’, a-t-il déclaré.
Il a précisé la position de son pays en soulignant que ‘‘la Mauritanie considère ces mesures comme des tentatives flagrantes d’effacer l’identité palestinienne et de s’emparer de la terre par la force’’.
La solution à deux États, seule issue viable
Au-delà de la condamnation, la Mauritanie a réaffirmé son positionnement diplomatique constant et appelé à une action concrète. M. Hamar a ainsi réitéré l'appel de Nouakchott à ‘‘un cessez-le-feu immédiat, à la levée du blocus et à l’autorisation de l’entrée de l’aide’’ humanitaire.
Il a surtout insisté sur ‘‘la nécessité de répondre aux efforts internationaux visant à parvenir à une solution à deux États’’. Cette solution, a-t-il expliqué, doit s'inscrire dans le cadre d’‘‘un processus menant à un règlement juste et global qui ouvre la voie à la création d’un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale’’.
Un appel pressant à la communauté internationale
En conclusion de son intervention, le Secrétaire général a lancé un appel solennel à la communauté internationale. ‘‘Notre pays appelle, à travers cette tribune, la communauté internationale à adopter une politique de pression efficace, qui redonne aux systèmes et lois internationaux leur force contraignante’’.
Pour la Mauritanie, ‘‘le meilleur moyen de contraindre Israël à cesser la dualité de l’assassinat et de la famine est de l’obliger à respecter les exigences des chartes et lois internationales’’, seules garantes de ‘‘la sécurité des vies des civils innocents’’ et du retour à la paix.
Outre le secrétaire général du ministère, la délégation mauritanienne était composée de M. Mokhtar Dahy, ambassadeur de Mauritanie accrédité au Royaume d’Arabie Saoudite ; M. El Hassen Ahmedou, ambassadeur chargé de mission au ministère ; M. Cheikh Sid’Ahmed Mohamed Salek, ambassadeur, directeur de la Ligue des États arabes et de l’Organisation de la Coopération Islamique ; et de M. Ahmed Mohamed Douh, ambassadeur, directeur de la communication et de l’information.