
En présence d'un large éventail d'acteurs du secteur, Mme Massaouda Baham Mohamed Laghdaf, Ministre de l'Environnement et du Développement Durable, a lancé ce mercredi à Nouakchott un atelier consultatif national de deux jours. Placé sous le thème « Les meilleures pratiques pour la gestion environnementale des activités d’orpaillage et la gestion des produits chimiques et déchets associés », cet atelier vise à élaborer une approche nationale pour une exploitation minière artisanale durable.
Objectifs de l'atelier
Dans son discours d'ouverture, la ministre a insisté sur la volonté du gouvernement de trouver des solutions efficaces et durables pour encadrer l'exploitation traditionnelle de l'or. Elle a souligné que cet atelier vise spécifiquement à :
-Diagnostiquer les pratiques et impacts négatifs de l'extraction artisanale ;
-Définir des priorités d'action à court et moyen termes pour réduire les risques ;
-Proposer un cadre réglementaire et un accompagnement technique ;
-Mettre à disposition des technologies alternatives et durables.
Défis et opportunités du secteur
La ministre a rappelé que le secteur minier traditionnel est devenu un levier économique important, contribuant à la croissance, à la création d'emplois et à l'augmentation du revenu national. Cependant, son développement rapide et non réglementé pose des défis majeurs. Il est entré au pays « de manière aléatoire et rapide, sans tenir suffisamment compte des exigences environnementales et sanitaires », a-t-elle déclaré.
Mme Khadija Sneiha, Directrice générale de l'Évaluation et du Contrôle Environnemental, a abondé dans ce sens. Elle a confirmé que depuis son apparition en 2016, l'orpaillage est devenu une source de revenus pour des milliers de familles, mais que ce développement « a entraîné des défis environnementaux et sanitaires majeurs ». Elle a pointé du doigt l'utilisation non contrôlée de produits chimiques toxiques, la dégradation des sols, la pollution de l'eau et les risques pour la sécurité humaine.
Mesures gouvernementales et engagements
Face à cette situation, le ministère a déjà pris plusieurs mesures importantes :
-L'obligation pour les entreprises de réaliser des études d'impact environnemental et social ;
-La création d'une police environnementale pour surveiller le respect des plans de gestion ;
-La mise en œuvre de campaines de sensibilisation sur les dangers du mercure ;
-La fermeture des installations non conformes.
La ministre a réitéré l'engagement de la Mauritanie, sous l'impulsion du Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, à consolider les principes de bonne gouvernance et de durabilité. Cet atelier s'inscrit dans une vision plus large du gouvernement, qui a récemment été saluée au niveau international, comme en témoigne l'évaluation de 81/100 obtenue par la Mauritanie pour sa transparence dans la gestion des industries extractives.
Cet atelier marque une étape cruciale dans la recherche d'un équilibre entre l'exploitation des ressources minérales, la protection de l'environnement et la santé des citoyens, comme l'a exigé le Chef de l'État dans son discours du 2 novembre 2020. Les conclusions de ces travaux sont attendues pour jeter les bases d'une feuille de route nationale et opérationnelle.

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