
Nouakchott a abrité, lundi dernier, le coup d’envoi officiel de deux opérations sanitaires majeures : la deuxième semaine nationale de vaccination contre le virus du papillome humain (HPV) et la troisième semaine de vaccination de rattrapage sur l’ensemble du territoire mauritanien. Cet événement a été supervisé par la Secrétaire générale du ministère de la Santé, Mme Aliya Yahya Menkouss, marquant l’engagement des plus hautes autorités sanitaires dans cette lutte.
Dans son discours inaugural, Mme Menkouss a souligné que cette double campagne vise à renforcer la protection des enfants et des jeunes filles. Elle s’inscrit dans la mise en œuvre des directives du Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani, et concrétise les priorités du gouvernement du Premier ministre, M. Mokhtar Ould Djay, en alignement avec la Stratégie nationale de vaccination 2024-2028.
Le cancer du col de l’utérus, une priorité de santé publique
La Secrétaire générale a rappelé un enjeu de santé majeur : le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes en Mauritanie, après le cancer du sein. « Sa prévention est possible à plus de 90% grâce à la vaccination », a-t-elle insisté, justifiant ainsi la campagne ciblant les jeunes filles de neuf ans, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les résultats du programme élargi de vaccination sont déjà significatifs : 51 163 jeunes filles ont été vaccinées jusqu’à fin novembre 2023, atteignant 79% de l’objectif annuel. L’ambition de cette deuxième semaine est de toucher 64 836 jeunes filles supplémentaires, afin de consolider cette protection essentielle pour leur avenir.
Urgence du rattrapage vaccinal pour préserver l’immunité collective
Au-delà du HPV, la campagne de rattrapage répond à une nécessité urgente. Les données révèlent en effet un nombre important d’enfants de 5 ans non vaccinés (« zéro dose ») ou avec une vaccination incomplète, les exposant à des maladies évitables et fragilisant l’immunité collective.
« Le nombre d’enfants identifiés a atteint 110 385 enfants zéro dose et 39 843 enfants dont la vaccination est incomplète », a précisé Mme Menkouss. L’objectif immédiat de cette troisième semaine est d’atteindre 41 581 enfants pour compléter leurs doses, tout en recherchant activement 73 911 autres enfants non encore vaccinés.
Une alliance stratégique avec les partenaires nationaux et internationaux
La réussite de ces opérations repose sur une large mobilisation. Mme Aliya Yahya Menkouss a lancé un appel à « la conjugaison des efforts de tous » et a salué le soutien indispensable de l’OMS, de l’UNICEF, de l’Alliance Gavi pour les vaccins (GAVI) et des partenaires nationaux de la société civile.
Le représentant de l’OMS, M. Balaou, présent à la cérémonie, a confirmé que cette campagne s’inscrit dans le cadre d’efforts conjoints pour renforcer le système de santé mauritanien. Il a rappelé son importance cruciale pour la sensibilisation et la protection des populations.
Une campagne structurée pour maximiser l’impact
Le coordinateur du Programme national élargi de vaccination (PEV), M. Mahamedou Mohamed Salem, a clôturé la cérémonie par une présentation technique détaillée. Il a exposé les dangers du HPV et la nécessité de poursuivre la lutte, notant que les campagnes précédentes ont déjà largement contribué à limiter la propagation de la maladie.
Il a assuré que toutes les dispositions logistiques et opérationnelles nécessaires ont été prises pour le déploiement de la campagne, qui se poursuivra du lundi au vendredi sur l’ensemble du territoire national. L’objectif est clair : atteindre une couverture vaccinale optimale pour protéger la santé des générations futures et progresser vers la couverture sanitaire universelle, pierre angulaire de la stratégie nationale.

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