Affaire «Pegasus » : L’effet boomerang ! | Mauriweb

Affaire «Pegasus » : L’effet boomerang !

sam, 24/07/2021 - 17:04

L’affaire qui défraye encore la chronique a suscité plus d’interrogations qu’elle n’a apporté de réponses tranchées. On continue de nager dans l’incertitude voire dans le doute total après les nombreux articles d’experts et spécialistes de renommée mondiale dans ce domaine. Qu’est-ce que l’on cache donc derrière cette machination?

 

Difficile encore de répondre à cette question même si un crime profite nécessairement à un commanditaire. Mais pourquoi en Afrique, c’est le Maroc la cible? On n’en est pas plus avancés encore que sur l’interrogation essentielle. Il faut juste noter que pour le gouvernement marocain la surprise est totale. Et c’est son ministre des affaires étrangères qui est monté au créneau. Dans un entretien avec le journal panafricain, le responsable marocain confie à J.A l’indispensable recherche de la vérité et exhorte à faire la lumière dans cette affaire à travers des «faits » loin de «la polémique et de la calomnie ». Le Maroc avait vite réagi à ces allégations en rendant public un communiqué officiel rejetant en bloc les accusations portées par «Forbiden Stories » et « Amnesty international ».

Pour le ministre marocain Bourita: « certains titres syndiqués au sein de ce consortium servent des agendas bien connus pour leur hostilité primaire envers le Maroc et sont ulcérés par ses succès sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed . Et de poursuivre, «si révélations » il y a, c’est bien la sortie au grand jour de cette hostilité, qui ne peut plus se cacher derrière ses allures savantes et policées. Ce n’est pas du journalisme. C’est du sabotage à grande échelle. » martèle Bourita. 

 

Cette velléité de transparence du Maroc est confortée par des faits graves, cette fois, d’absence de preuve pour accabler le royaume chérifien. En effet, et il ne s’agit pas seulement de «prétentions » marocaines mais bien de l’avis averti des spécialistes en la matière.

 

Experts à l’unisson

Il s’agit d'abord de Runa Sandvik, experte  norvégienne en sécurité informatique, ancienne de Forbes devenue la patronne de la sécurité informatique au New York Times, qui souligne, dans un tweet les contradictions de médias «Forbiden Stories ». Incohérence relevées aussi par « The Grugq » un expert en cybersécurité très respecté, d’une grande notoriété et cité via des articles parus dans The New York Times, Washington Post, Forbes, Wired, TechCrunch, BoingBoing, VICE et BBC News et pour qui la fameuse liste pourrait provenir de « Circles » autre programme espion israélien et donc n’aurait pas de rapport avec le prétendu NSO.

 

Un doute confirmé par Kim Zetter, journaliste d'investigation américaine, Kim Zetter, auteur de plusieurs livres et spécialiste de la cybersécurité. « Cette histoire de NSO devient un peu dingue ». Pour elle : « ce serait formidable si les médias à l'origine de cette histoire pouvaient fournir plus d'informations sur la manière dont ils ont pu vérifier qu'il s'agissait bien d'une liste de cibles ou de cibles potentielles de la NSO, et non d'une liste d'autre chose ».

Mais le chapelet de mise en doute de l’incrimination du royaume dans l’affaire du projet «Pegasus » se poursuit avec le témoignage d’un autre expert libanais Nadim Kobeissi, chercheur en informatique et cryptographie appliquée reconnu. Kobeissi met en garde contre « la facilité avec laquelle l'on peut fabriquer des preuves de piratage par Pegasus « en 30 secondes ».

 

 

 

Pour lui les « preuves d'Amnesty et de Forbidden Stories sont extrêmement faibles, vu qu'elles se basent essentiellement sur de simples certificats SSL/TLS auto-signés que n'importe qui peut produire et insérer dans un jeu de données. »

Il va encore plus loin et accuse les médias en question de «mentir » au sujet de l’espionnage des smartphones algériens au risque pour ses médias d’aggraver les dissensions diplomatiques entre Rabat et Alger. 

 

 

Le Maroc este en justice contre les sources de supputations 

Même si le Maroc veut donner la mesure d’une conscience tranquille, il ne se laissera pas affabuler menace son ministre des affaires étrangères :«nous mettons au défi leurs colporteurs, dont Amnesty International et le consortium Forbidden Stories, ainsi que leurs soutiens et relais, de fournir la moindre preuve tangible et matérielle en appui à leurs récits. » Cette mise en demeure qui sonne comme un défi est assortie de sa volonté de tirer au clair les tenants de cette diffamation. C’est dans cette logique que le Maroc a commis Me Olivier Baratelli pour ester devant les tribunaux français contre ses accusateurs.

 

Ni Forbidden Stories, ni Amnesty International n’apporte de preuves aujourd’hui irréversibles dans cette affaire. Pire encore, selon le site « opindia.com » la position d’Amnesty qui tente de faire marche arrière sur cette affaire est preuve de la légèreté des accusations depuis le départ.

 

Cette affaire n’a pas encore fini de faire des vagues…

JD