
La 51ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a débuté ce samedi à Istanbul, sous le signe d'une condamnation sans ambages d'Israël et d'un appel pressant à l'unité du monde musulman, portés par le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Erdogan fustige "l'agression israélienne" et les "ambitions sionistes"
Dans un discours d'ouverture au ton ferme et accusateur, le président hôte a immédiatement placé les récentes tensions régionales au cœur des débats. Il a dénoncé avec force "l'agression israélienne contre l'Iran", mettant en garde contre les conséquences désastreuses des politiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Les ambitions sionistes de Netanyahu visent à entraîner le monde dans le désastre", a-t-il déclaré devant l'assemblée.
Erdogan a également qualifié les actions militaires israéliennes contre plusieurs pays de la région de pure "piraterie" : "Les attaques israéliennes contre Gaza, le Liban, le Yémen, la Syrie et l'Iran constituent de la piraterie", a-t-il asséné.
Appel urgent à l'unité musulmane et retour de la Syrie
Face à ces défis, le président turc a lancé un vibrant appel aux 57 États membres de l'OCI, les exhortant à "rejeter les différences et à s’unir lorsqu’il s’agit de nos questions et intérêts communs". Cet appel à la solidarité face aux crises régionales actuelles est apparu comme le leitmotiv central de son intervention.
Erdogan a par ailleurs salué un développement significatif : le retour de la Syrie au sein de l'OCI. Il s'est félicité de cette réintégration et des "progrès réalisés en vue de son intégration dans la communauté internationale", marquant une étape importante dans la réhabilitation diplomatique de Damas après des années de suspension due au conflit.
Une réunion ministérielle de haut niveau
La séance d'ouverture a vu la passation de pouvoir à la présidence du Conseil. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a pris la suite de son homologue camerounais, Logone Mbella Mbella, pour diriger les travaux de cette session de deux jours.
La réunion rassemble une quarantaine de hauts responsables, parmi lesquels des Premiers ministres et des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Au total, environ 1 000 participants sont attendus, incluant les délégations des 57 États membres, des institutions de l'OCI, des États observateurs et d'autres organisations internationales.
Contexte de tensions régionales
Cette session ministérielle cruciale de l'OCI s'ouvre dans un contexte de tensions extrêmes au Moyen-Orient, marqué notamment par les récentes frappes israéliennes en Iran et la poursuite de l'offensive israélienne à Gaza. Le discours ferme d'Erdogan reflète la profonde inquiétude des pays musulmans face à l'escalade et leur volonté de coordonner une réponse commune, tout en actant le retour de la Syrie dans le giron de l'organisation. Les discussions des prochaines heures seront scrutées pour les positions communes qui en émergeront.