
Lors d’une conférence de presse tenue samedi soir dans la capitale du Hodh El Gharbi, le président du parti Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul), M. Hamadi Sidi Mokhtar, a lancé un appel pressant pour l’organisation d’un « dialogue national inclusif et authentique », posant ainsi un jalon significatif dans le paysage politique mauritanien.
Une nécessité impérieuse : Un dialogue qui part de la base
M. Sidi Mokhtar a fermement insisté sur le caractère indispensable d’un dialogue qui ne ferait pas l’impasse sur « les racines de la crise nationale ». Pour le leader de Tawassoul, tout exercice qui n’aurait pas pour finalité des « réformes concrètes » et qui exclurait certaines forces vives de la nation serait voué à l’échec, restant « formel et inutile ». Son plaidoyer est clair : le processus doit partir « des besoins de la nation » et non d’une feuille de route préétablie, afin de « fonder un nouveau contrat rétablissant la confiance entre l’État et la société ».
Cette position traduit une vision où le dialogue n’est pas une simple conversation, mais l’acte fondateur d’une refonte du pacte social et politique mauritanien, une réponse structurelle aux attentes populaires.
Les priorités de Tawassoul : Structuration et ouverture
Évoquant la stratégie de son parti dans la phase actuelle, M. Sidi Mokhtar a identifié trois axes prioritaires : la formation politique, le renforcement de la structure interne et l’ouverture à la société. Cet objectif d’élargissement de la base militante vise à « attirer de nouveaux membres », indiquant une volonté de Tawassoul de consolider son ancrage et son influence sur l’échiquier politique national.
Il est notable que cet appel au dialogue s’accompagne d’une reconnaissance de « la sérénité politique que connaît le pays ». Ce constat, salué par le président de parti, pourrait être interprété comme un signe d’apaisement ou une opportunité à saisir pour engager des discussions profondes dans un climat détendu.
Un appel dans le contexte politique national
Cet appel résonne comme une proposition de voie alternative ou complémentaire aux dynamiques en cours. En plaçant la barre très haut – un dialogue fondateur et non cosmétique – Tawassoul se positionne en force de proposition exigeante. Il place la restauration de la confiance entre les citoyens et l’État au cœur du débat, touchant ainsi à une question centrale perçue par de nombreux observateurs.
La tenue de cette déclaration à Aioun, en deh de la capitale Nouakchott, souligne également une volonté d’ancrer le discours politique dans les régions de l’intérieur du pays, écoutant les préoccupations de l’ensemble du territoire national.
La balle est désormais dans le camp des autres acteurs politiques, notamment la majorité présidentielle, pour répondre à cette invitation au débat. La suite dira si cet appel est le catalyseur d’une large concertation ou reste la prise de position d’un parti d’opposition.