
Les travaux de la dix-neuvième session du Sommet bancaire maghrébin ont débuté, ce lundi 17 novembre 2025, dans la capitale Nouakchott. Cet événement régional de haut niveau se tient concomitamment avec la dix-huitième session de l'Assemblée générale de l'Union des banques maghrébines, et ce, pendant deux jours.
Placée sous le thème « Un secteur bancaire accélérant les échanges commerciaux maghrébins et africains à l’ère du développement technologique : opportunités et défis », cette rencontre stratégique vise à transformer le secteur financier en levier d'intégration et de croissance pour la région.
Un contexte régional qui impose l'action collective
Dans son discours d'ouverture, le ministre mauritanien des Affaires économiques et du développement, M. Abdallahi Souleymane Cheikh Sidiya, a d'emblée souligné l'importance capitale de ce sommet. Il a situé les travaux dans un « contexte régional caractérisé par la baisse des flux financiers vers nos pays, la volatilité des prix des matières premières et les effets du changement climatique », des défis qui, selon lui, « nous imposent de réfléchir et d’agir ensemble ».
Le ministre a néanmoins rappelé les atouts considérables de la région, qui possède « des ressources diverses, une structure démographique jeune et d’importantes capacités d’investissement dans des secteurs à forte valeur ajoutée ». Il a estimé qu'en exploitant pleinement ces potentialités, le secteur bancaire pourrait devenir un « levier efficace pour stimuler l’intégration, la croissance et le développement des pays du Maghreb et de l’Afrique ensemble ».
La Mauritanie, un pont stratégique
M. Sidiya a également mis en avant la position unique de la Mauritanie, qui « acquiert, de par son histoire et sa géographie, une importance dans l’établissement de ponts de rapprochement entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne ». Cette position stratégique invite, selon lui, à explorer les opportunités d'investissement conjointes, à financer le commerce intra-régional et à créer des mécanismes pour faciliter les échanges.
Pour y parvenir, il a appelé à « renforcer la coordination entre les institutions financières et le secteur privé, à accélérer la transformation numérique et à développer des infrastructures financières numériques unifiées », tout en œuvrant pour des systèmes financiers transparents et stables.
L'intégration bancaire, une "nécessité stratégique"
De son côté, le président de l’Union Nationale du Patronat Mauritanien, M. Mohamed Zeine El Abidine Cheikh, a salué la tenue de ce sommet dans un contexte de « profonde transformation économique » que connaît le pays, portée par la vision du Président de la République, M. Mohamed Cheikh El Ghazouani.
Il a affirmé sans ambages que l'intégration bancaire maghrébine et africaine n'était « plus une option, mais une nécessité stratégique ». Pour le leader patronal, cette intégration est un « véritable levier pour stimuler le commerce intra-régional, réduire le coût des transactions et renforcer les flux de capitaux ». Il a annoncé la volonté de l'Union qu'il préside de contribuer activement à ce processus, soulignant que cette ambition nécessite un partenariat étroit entre gouvernements, institutions financières et secteur privé.
Au programme : des sessions techniques sur l'avenir de la finance
La séance d’ouverture, à laquelle ont assisté le gouverneur adjoint de la Banque Centrale de Mauritanie, M. Mohamed Salem Hemedi, et d'autres personnalités financières de premier plan, a donné le ton pour deux jours de travaux intensifs.
Selon le programme, les participants devaient plancher, à travers quatre sessions scientifiques, sur des thèmes au cœur des défis contemporains :
-L'intégration économique et la coopération maghrébine-africaine ;
-L'intelligence artificielle et la cybersécurité ;
-La transformation numérique et les paiements futurs ;
-L'inclusion financière et le financement durable ;
D'autres intervenants, tels que M. Mohamed Fall El Alem, Secrétaire général de l’Union des banques maghrébines, et M. Elias Ben Rayana, PDG de la société tunisienne « Valu », ont insisté sur la nécessité d'échanger les expertises, particulièrement dans les domaines des moyens financiers modernes, de la gouvernance financière et de l'exploitation des potentialités de l'intelligence artificielle dans le secteur financier.
Ce 19e Sommet bancaire maghrébin s'annonce donc comme une plateforme cruciale pour dessiner les contours d'un écosystème financier régional plus intégré, innovant et résilient, capable de relever les défis communs et de saisir les opportunités du XXIe siècle.

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